Juhan Kuus

08.02.24 > 13.04.24

Bonne Espérance expose pour la première fois à Paris des œuvres de l’exceptionnel et controversé photographe sud-africain Juhan Kuus (1953-2015).

Kuus abandonne l’école à l’âge de 17 ans et, sans formation formelle en photographie, devient photoreporter. Il s’est fait une réputation en se jetant dans des situations parfois violentes pour obtenir sa photo. Kuus a également acquis la réputation de porter une flasque de whisky et un pistolet pendant qu’il travaillait, et d’utiliser le pistolet. Il a été rejeté par nombre de ses collègues.

Kuus a travaillé pour SIPA Press et a capturé à la fois la tragédie de l’Afrique du Sud pendant l’apartheid et des scènes de la vie quotidienne dans le pays. Les photos de Kuus ont été publiées dans certaines des publications les plus connues du monde et il a remporté deux fois le World Press Photo Award. Un livre de ses photos a été publié en 1987 et interdit en Afrique du Sud.

Tout au long de sa carrière, Kuus a braqué son appareil photo sur les pauvres, les gangsters, les sans-abri, les prisonniers et les exclus. D’une certaine manière, il était l’un d’entre eux. À la fin de sa vie, Kuus vivait dans un refuge pour sans-abri au Cap, mais continuait à prendre des photos. Kuus est décédé en 2015 après une chute dans les escaliers du refuge où il vivait.

La Bonne Espérance Gallery présente 50 photos de Kuus, couvrant la quasi-totalité de sa carrière

Cette exposition est le fruit d’une collaboration avec la South African Photographic Archival & Preservation Association (PAPA), fondée par Gavin Furlonger. L’objectif de la PAPA est de préserver les photographies sud-africaines en noir et blanc d’importance historique qui sont menacées. Kuus a été découvert en 2002 par Furlonger, à un moment où l’artiste était presque complètement tombé dans l’oubli et n’avait plus envie de continuer à prendre des photos. Au cours des dix années suivantes, Furlonger a encouragé Kuus, a été le gardien de sa collection, l’a soutenu financièrement et l’a parfois maintenu hors de la rue et en vie. C’est grâce à la PAPA et à Furlonger que les archives photographiques de Kuus existent encore. Selon Furlonger, “le travail de Juhan reste un témoignage unique de son engagement infaillible et inébranlable dans son approche sans peur de toute situation, même si elle est dangereuse ou dangereuse pour la vie”.